Communiqué final du 5e Symposium du MAEP sur la jeunesse tenu les 10 et 11 novembre 2025 au Parlement panafricain à Midrand (République d’Afrique du Sud)
Préambule
Le 5e Symposium du MAEP sur la jeunesse s’est tenu au Parlement panafricain à Midrand, en République d’Afrique du Sud, les 10 et 11 novembre 2025, sur le thème « Jeunes et gouvernance : de la promesse à la prospérité ».
Organisé par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs en collaboration avec le gouvernement de la République d’Afrique du Sud et le Parlement panafricain, le symposium a été officiellement ouvert par S.E. Vincent Emmanuel Angelin Meriton, ancien Vice-président de la République des Seychelles.
Le symposium a également bénéficié de la participation et du soutien d’un large éventail d’institutions partenaires, notamment la GIZ, ACCORD, l’Union panafricaine de la jeunesse, la Konrad Adenauer-Stiftung (KAS), l’Inclusive Society Institute, l’Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA), l’Institut de pensée et de conversation panafricaines, le G20/Y20, Afrobarometer, Paramount Media/MTV, la Fondation Ahmed Kathrada, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Partenariat européen pour la démocratie, la Fondation de la famille Ichikowitz et le FNUAP.
Au nom du Gouvernement de la République d’Afrique du Sud, S.E. Inkosi (Chef) Mzamo Buthelezi, Ministre de la Fonction publique et de l’Administration et Point focal national du MAEP, a délivré un message de soutien réaffirmant l’engagement continu de l’Afrique du Sud envers le MAEP et ses initiatives. Le symposium a également bénéficié de la présence et de la participation active de S.E. Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne présidente de la Commission de l’Union africaine.
Délibérations et conclusions
Les participants au 5e Symposium du MAEP sur la jeunesse 2025 :
- RAPPELLENT la décision du Forum des chefs d’État et de gouvernement du MAEP – présidé à l’époque par feu S.E. Idriss Déby Itno, ancien Président de la République du Tchad et Champion de la jeunesse de l’UA – donnant mandat au MAEP d’organiser un symposium annuel de la jeunesse afin d’institutionnaliser la participation des jeunes au processus du MAEP et de promouvoir la démocratie, la gouvernance et la responsabilité à travers le continent.
- RAPPELLENT ÉGALEMENT les conclusions du premier Symposium du MAEP sur la jeunesse, qui s’est tenu à N’Djamena (République du Tchad), en juillet 2018, et qui appelait à l’intégration et à la participation des jeunes dans les processus du MAEP et les structures de gouvernance à tous les niveaux.
- INSPIRÉS par le prochain Rapport sur la gouvernance en Afrique 2027 (RGA-2027) intitulé « Jeunesse et gouvernance en Afrique : vers un leadership mondial », les participants RÉAFFIRMENT leur engagement en faveur de l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et de l’apprentissage entre pairs afin de poursuivre la réalisation de l’Agenda 2063 et des objectifs de développement durable (ODD).
- DEMANDENT au MAEP, par le biais de ses structures nationales et de son solide processus consultatif, de mener des évaluations ciblées sur la contribution des jeunes à la révision de la Charte africaine de la jeunesse à l’occasion de son 20e anniversaire en 2026 et à son évaluation en termes de réactivité aux besoins de la jeune génération.
- RECOMMANDENT la création urgente du Fonds de l’Union africaine pour la jeunesse afin de soutenir le financement de toutes les initiatives de développement de la jeunesse.
- SALUENT la précieuse contribution de l’Envoyé sortant de l’Union africaine pour la jeunesse et RECOMMANDENT l’institutionnalisation de ce rôle et la fourniture d’un soutien adéquat pour répondre aux besoins de l’engagement des jeunes Africains.
Sur l’inclusion et la responsabilité des jeunes
- EXHORTENT les gouvernements africains à signer, à ratifier et à intégrer dans leurs législations nationales les traités et protocoles de l’UA qui encouragent la participation des jeunes à la gouvernance, y compris la Charte africaine de la jeunesse.
- INVITENT les jeunes à demander des comptes aux dirigeants en plaidant pour l’adoption et la mise en œuvre des instruments de l’UA sur l’autonomisation des jeunes et des femmes.
- SOULIGNENT l’importance des réformes électorales qui favorisent une participation inclusive, notamment la réduction des frais de candidature pour les jeunes et les candidats indépendants.
Sur la paix, la sécurité et la stabilité
- APPELLENT les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à agir de manière décisive pour rétablir la paix et protéger les civils au Soudan, dans l’est de la République Démocratique du Congo, en Éthiopie, au Mali, dans la région du Sahel, en République centrafricaine et dans la province de Cabo Delgado au Mozambique.
- SALUENT l’excellent travail accompli par les jeunes ambassadeurs africains pour la paix et les pays de l’UA qui ont lancé leur plan d’action national.
- RÉITÈRENT que la paix durable et la bonne gouvernance sont des fondements indissociables de la prospérité de la jeunesse africaine.
Sur l’autonomisation économique et la création d’emplois
- NOTENT avec préoccupation le taux de chômage élevé chez les jeunes, les obstacles que constitue l’exigence de l’expérience professionnelle dans les recrutements et l’inadéquation entre l’éducation et les besoins du marché du travail, et CONSIDÈRENT que les difficultés économiques rencontrées par les jeunes constituent l’une des principales causes de la toxicomanie et des problèmes de santé mentale.
- APPELLENT les gouvernements de l’Union africaine à adopter des politiques de l’emploi inclusives, à promouvoir l’esprit d’entreprise et à renforcer les agences nationales de développement de la jeunesse et leurs équivalents afin de financer et d’encadrer les jeunes innovateurs.
- FÉLICITENT le Gouvernement d’Afrique du Sud pour sa législation progressiste en faveur de l’autonomisation des jeunes, en particulier par le biais de l’Agence nationale pour le développement de la jeunesse (NYDA), et la considère comme une bonne pratique.
Sur la gouvernance et le renouvellement du leadership
- EXPRIMENT leur préoccupation face à l’écart croissant entre l’âge des décideurs et celui des populations qu’ils servent.
- ENCOURAGENT la nomination de jeunes dirigeants à des postes exécutifs et législatifs, tout en félicitant les États membres qui ont intégré des jeunes dans leurs gouvernements.
- SOULIGNENT la nécessité d’assurer une représentation accrue des jeunes lors des futurs symposiums du MAEP consacrés à la jeunesse, et de renforcer la collaboration avec les autres institutions de l’Union africaine et les Communautés économiques régionales. SOULIGNENT ÉGALEMENT l’importance pour l’Union africaine, les États membres, le secteur privé et les partenaires au développement d’apporter leur soutien à l’organisation de cette plateforme continentale de premier plan dédiée à la gouvernance portée par les jeunes.
Sur le développement socio-économique et l’innovation
- DÉCOURAGENT la poursuite des exportations de matières premières africaines et EXHORTE les jeunes à acquérir des compétences dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation afin de renforcer la valeur ajoutée et l’industrialisation.
- APPELLENT à la pleine réalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et à la mise en service du Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) afin de renforcer le commerce intra-africain en utilisant les monnaies locales.
- SE FÉLICITENT de la création et du lancement de l’Agence africaine de notation de crédit (AfCRA) et félicite la République de Maurice d’abriter son siège.
- EXHORTENT les gouvernements à adopter une budgétisation sensible au genre afin de lutter contre les violences sexistes et de promouvoir l’inclusion économique des femmes.
Sur l’intégration et la circulation continentales
- NOTENT avec préoccupation que l’Afrique reste fragmentée par les frontières héritées de la colonisation et ENCOURAGENT par conséquent la ratification et la mise en œuvre du Protocole sur la libre circulation des personnes afin de renforcer l’unité et la mobilité panafricaines.
Sur la sécurité alimentaire et le développement durable
- EXPRIMENT leur préoccupation face à l’insécurité alimentaire persistante malgré le fait que l’Afrique possède plus de 60 % des terres arables du monde, et APPELLENT à de nouveaux investissements dans l’agriculture, la transformation agricole et la résilience climatique.
Conclusion
- RÉAFFIRMENT que le « passage des promesses à la prospérité » exige du courage, de la solidarité et de l’innovation. La prospérité ne s’hérite pas, elle se crée grâce à des efforts collectifs, un leadership visionnaire et une gouvernance responsable.
- APPELLENT au renforcement institutionnel du MAEP et à l’allocation de ressources adéquates pour soutenir les programmes d’inclusion des jeunes ayant un impact mesurable ;
- S’ENGAGENT à bâtir un héritage de leadership actif des jeunes, de solidarité continentale et de gouvernance transformatrice dans la poursuite d’une Afrique pacifique, prospère et unie.
- Le MAEP organisera une session virtuelle afin de réfléchir aux recommandations concrètes avant le sommet semestriel de l’UA. Dans le cadre du Rapport sur la gouvernance en Afrique, le MAEP examinera les conclusions des symposiums précédents afin de permettre leur mise en œuvre par États membres.
Adopté à Midrand (République d’Afrique du Sud) ce 11 novembre 2025.








